C’est la rentrée parlementaire !

J’ai toujours aimé l’excitation qui précède la rentrée. Lorsque j’étais petite, la rentrée était synonyme de nouveautés en tous genres : nouveaux amis, nouveau matériel scolaire, nouveaux vêtements…

De retrouvailles aussi : avec les copains de classe et, plus tard, avec les collègues. Pour la rentrée qui se profile, j’organise une journée en équipe en vue de fixer nos objectifs de travail pour la prochaine session parlementaire. Avec Émilie, Anny et Sarah, nous aborderons sûrement la suite à donner à la thématique des femmes rentrantes que je vous présente dans l’article qui suit.

Réinsertion professionnelle des femmes

En juin 2022, je déposais une question écrite à la ministre wallonne de l’emploi, Christie Morreale, sur une thématique importante qui reste pourtant peu abordée : la réinsertion professionnelle des femmes rentrantes. Point sur nos échanges. 

Qui sont les femmes rentrantes ? 

La notion de « femmes rentrantes » fait référence aux femmes au foyer qui souhaitent intégrer ou réintégrer le marché de l’emploi après une période plus ou moins longue d’inactivité. Au niveau de leur profil, ces femmes sont, le plus souvent, diplômées et possèdent une ou plusieurs expériences professionnelles. Elles ont fait le choix délibéré ou contraint de quitter le milieu du travail, pour une raison ou une autre, bien souvent pour des raisons familiales.

Il s’agit d’un public spécifique qui mérite toute l’attention politique afin d’assurer sa pleine réintégration. 

Interpellation au Gouvernement wallon

Je vous partage les questions que j’ai adressée à la ministre de l’emploi au sein du Gouvernement wallon, Christie Morreale, dans l’objectif de mieux identifier le phénomène et d’y apporter des réponses adéquates.

• Quelles sont les statistiques sur le nombre et le profil des « femmes rentrantes » ?
• Pourquoi, à ce jour, ces profils ne font-ils pas l’objet d’une politique spécifique du Gouvernement wallon ?
• Possède-t-on assez d’informations sur leur parcours de rupture et de réinsertion professionnelle sur le marché du travail ?
• Des aides à l’emploi sont-elles prévues pour inciter les employeurs à les engager ? 
• Un accompagnement particulier sera-t-il instauré pour les femmes en réinsertion sur le marché de l’emploi ? 

Une catégorie de population difficile à appréhender, selon la ministre

Dans sa réponse, Christie Morreale explique qu’il n’y a pas de politique spécifique pour ces cibles qui restent difficiles à appréhender. Cependant, elles sont au coeur de plusieurs dispositifs d’emploi et de formation pour accompagner au mieux leur retour sur le marché du travail. 

Je vous partage la réponse détaillée de la ministre de l’emploi sur la réinsertion professionnelle des femmes rentrantes :

“Si cette catégorie de population ne fait l’objet d’aucune politique d’emploi spécifique, c’est notamment parce qu’elle est difficile à appréhender. Aucune statistique ne permet à l’heure actuelle de rendre compte parfaitement du phénomène, aux niveaux quantitatif et qualitatif.

Néanmoins, une source de données permet d’approcher les volumes en jeu. Il s’agit des Enquêtes sur les Forces de Travail. Rappelons que cette source fournit, sur base d’un échantillon interrogé, des estimations de volumes de personnes dans la population résidant en Belgique. Plus la population d’intérêt est petite, plus imprécises sont les estimations.

Sur la base de ces données, le FOREm estime cette population à quelque 21 650 femmes potentiellement « rentrantes ». Cette valeur n’est qu’une estimation (probablement une surestimation) basée sur une série d’approximations.

Par ailleurs, s’il n’y a pas de politique spécifique, il n’en demeure pas moins que ces personnes sont identifiées comme public cible de plusieurs dispositifs d’emploi et de formation, notamment dans le décret relatif aux Centres d’insertion socioprofessionnelle et l’avant-projet de décret relatif aux Missions régionales pour l’emploi.

Les prestations individualisées des opérateurs, en ce compris du Forem, permettent également de proposer un accompagnement adapté, sur mesure, pour ces personnes pour autant qu’elles s’inscrivent comme demandeur d’emploi inoccupé, afin de bénéficier de l’offre de services du SPE régional. D’après l’enquête sur les forces de travail (Statbel (Direction générale Statistique – Statistics Belgium), Enquête sur les Forces de Travail, Transitions annuelles entre les statuts professionnels, 15 à 64 ans), on constate que :

• plus le niveau d’éducation des inactifs est bas, moindre est le retour sur le marché de l’emploi : 92 % des inactifs infra-qualifiés en 2020 étaient toujours sous le même statut en 2021. Cette proportion descend à 83 % pour les personnes moyennement qualifiées, et 59 % pour celles hautement qualifiées ;
• à partir de 45 ans, la propension à rester dans l’inactivité augmente fortement (62 % des 25-34 ans restent inactifs, 67 % des 35-44 ans, 82 % des 45-54 ans, 87 % entre 55 et 64 ans).

Concernant les aides à l’emploi, même si ce public ne constitue pas un groupe cible spécifique, et en cas d’inscription comme demandeur d’emploi pendant cette période auprès du FOREm, les outils actuels de soutien financier tels qu’Impulsion 12 mois + ou Tremplin 24 mois+, qui réclament une durée d’inscription comme demandeur d’emploi de 12 ou 24 mois, peuvent être sollicités. L’aide SESAM, avec un seul jour d’inscription comme demandeur d’emploi, peut également être mobilisée afin de faciliter la réinsertion de ces personnes. “

Réponse reçue le 19 août – Pour consulter ma question écrite ainsi que la réponse de la ministre, rendez-vous sur le site du Parlement de Wallonie.

Votre expérience est importante 

Votre vécu et vos connaissances contribuent à alimenter mes réflexions ainsi que mon travail parlementaire. Vous souhaitez réagir à cet article, me partager votre témoignage, à titre personnel ou en tant que professionnel du secteur ? 

Contactez-moi par e-mail à joelle@kapompole.be 

À bientôt,

Joëlle.